La cigarette électronique est en vente libre dans certains pays, interdites ailleurs, bannie des lieux publics, chez les uns, autorisées chez les autres, louée par certains pneumologues et décriée par d’autre. Les ministres de la santé de l’UE ont été incapables de trancher.   Réunis vendredi à Luxembourg, les ministres de la Santé des pays de l’Europe géographique ont entériné dans les grandes lignes les propositions de la Commission européenne pour renforcer la lutte contre le tabagisme. Mais ils ont été incapable de trancher sur un point : l’avenir de la cigarette électronique. Destinées en théorie à aider l’arrêt du tabac, elles connaissent un essor rapide. alors même qu’on ne connaît pas bien ses composants, ni ses effets. . Dans un rapport tout juste remis en mai à la ministre française de la Santé, Marisol Touraine, les experts estiment qu’il faut l’interdire des lieux publics et prohiber sa vente aux mineurs. Actuellement la cigarette électroniqueest en vente libre dans certains pays, interdites ailleurs, bannie des lieux publics, chez les uns, autorisées chez les autres, louée par certains pneumologues enthousiastes et décriée par d’autre. Mais l’engouement qu’elle suscite, inquiète, et certains l’accusent à présent d’être un point de départ qui va créer de nouveaux fumeurs. En France, elle aurait séduit un million de consommateurs, qui retrouvent le plaisir de pouvoir « vapoter » au café, mais aussi qui ont pour la plupart réussi à se défaire de la cigarette traditionnelle.
Inquiète, la Commission européenne propose comme la Grande-Bretagne de considérer la cigarette électronique comme un médicament et donc de n’autoriser sa vente qu’en pharmacie. Cela aurait en outre l’avantage d’obliger les fabricants à soumettre leurs formules chimiques pour des tests de santé.
Vendredi, la France a plaidé pour en savoir davantage avant de trancher. Les ministres des Etats membres ont donc convenu qu’il leur faudra définir un seuil de nicotine , entre 1 et 2 grammes, au-delà duquel les cigarettes électroniques seront considérées comme un « médicament ». La bataille va se poursuivre au Parlement européen, avec une bagarre entre les lobbies des bureau de tabac, anxieux de trouver de nouvelles sources de revenus, et ceux des pharmaciens.
A l’avenir, les accrocs des e-cigarettes à la vanille ou à la fraise ne pourront pas se convertir à la consommation de cigarettes aromatisées. Les ministres européens sont tombés d’accord pour interdire tous les arômes des cigarettes, y compris le menthol. Très populaires dans certains pays, les cigarettes mentholées bénéficieront toutefois d’un délai de transition avant leur interdiction complète. En revanche, les ministres refusent d’interdire les cigarettes « slims » et leurs « jolis » paquets, comme le souhaitait la Commission européenne.