Publié le : 11 juin 20194 mins de lecture

La directive du Conseil européen sur les produits du tabac inclut bien une interdiction des cigarettes électroniques

Selon la Directive sur les produits du tabac officielle publiée le 19 décembre 2012 par l’Union européenne, la plupart des cigarettes électroniques seront interdites et ne pourront pas être mises sur le marché sauf si, et jusqu’à ce que, des essais cliniques approfondis soient réalisés et que les produits puissent être approuvés comme produits pharmaceutiques. Seules les cigarettes électroniques contenant moins de 2mg de nicotine seront autorisées.

Étant donné que la plupart des cigarettes électroniques contiennent une concentration supérieure à 2mg de nicotine (et que d’après de nombreux utilisateurs les cartouches inférieures à ce niveau sont inefficaces), cette directive revient à faire interdire de facto la cigarette électronique.

Le texte en question relatif à la Directive (Article III, Section 18, Numéro 1) stipule que :

« Les produits suivants contenant de la nicotine ne peuvent être mis sur le marché que s’ils ont été autorisés conformément à la Directive 2001/83/EC :
(a) les produits qui ont un niveau de nicotine supérieur à 2mg, ou
(b) les produits qui ont une concentration de nicotine supérieure à 4mg/ml ou
(c) les produits dont l’utilisation aux fins prévues entraîne une concentration plasmatique maximale moyenne supérieure à 4 ng de nicotine par ml. »

Étant donné que les cigarettes électroniques n’ont pas été autorisées conformément à la Directive 2001/83/EC, elles devront être retirées du marché et ne pourront être remises sur le marché que si elles contiennent moins de 2mg de nicotine.

Gardez à l’esprit que la plupart des utilisateurs des cigarettes électroniques commencent avec des cartouches qui contiennent entre 12 et 20 mg de nicotine. La conséquence de cette politique est que les cigarettes électroniques ne resteront pas disponibles comme une alternative aux cigarettes pour les fumeurs qui souhaitent réduire les risques pour leur santé.

Plan de l’article

Le reste de l’histoire

Il n’y a que deux objectifs auxquels je peux penser qui justifieraient logiquement cette politique qui consiste à garder une alternative bien plus sûre aux cigarettes hors de la portée des fumeurs :

L’objectif de punir les fumeurs pour éprouver le désir d’entreprendre l’ « acte » de fumer en s’assurant que cette option ne leur est pas disponible autrement qu’avec les cigarettes ; et

L’objectif de protéger les profits des compagnies pharmaceutiques en les isolant de la compétition de produits qui semblent être plus efficaces que tout ce qu’elles ont actuellement sur le marché.

Si l’objectif était de protéger la santé du public en faisant le maximum pour détourner les fumeurs de la cigarette, alors cette politique a misérablement échoué. En fait, elle a même eu l’effet inverse, à savoir de garantir que les fumeurs ne délaisseront pas la cigarette et qu’un nombre important d‘entre eux qui auraient été capables de trouver un produit de substitution acceptable et sûr, n’en n’auront plus la possibilité et continueront plutôt à utiliser les cigarettes.

Cette politique protège les ventes de cigarettes et de produits pharmaceutiques au détriment de la protection de la santé du public.

Fondamentalement, cette politique protège les profits des fabricants de cigarettes et des compagnies pharmaceutiques au détriment de la santé des fumeurs.

Le reste de l’histoire est qu’à cause de cette politique, la baisse importante de consommation de cigarettes qui est anticipée aux Etats-Unis en raison de la popularité répandue et grandissante des cigarettes électroniques n’aura pas lieu en Europe.

Désormais, il nous reste à espérer que la FDA ne prendra pas de nouvelles mesures pour limiter les capacités des fumeurs à tirer profit de cette innovation qui peut, éventuellement, sauver des vies aux Etats-Unis.